Les risques professionnels dans un centre d’appels
De façon générale, les centres d’appels regroupent une grande variété d’activités allant de l’assistance au télémarketing en passant par les enquêtes, la vente ou encore les services après-vente. Ces différentes tâches peuvent exposer les salariés à des contraintes susceptibles de nuire à leur santé physique et mentale : bruit, stress, gestes répétitifs… Du point de vue de l’organisation du travail, les postes de travail sont souvent caractérisés par une activité individuelle, un travail répétitif et fortement normalisé.
Les principaux risques professionnels dans un centre d’appel
Constituez très souvent de jeune employés, les centres d’appels disposent des téléopérateurs étant pour la plupart dans la fleur de l’âge (généralement moins de 30 ans), majoritairement des femmes et ont une faible ancienneté due à un turn-over élevé lié à des conditions de travail difficile : environnement bruyant, travail permanent sur écran, conversation constante, forte charge de travail avec des cadences ou des délais imposés, contrôle de la hiérarchie, manque d'autonomie, agressivité verbale ou tout au moins remarques négatives fréquentes des clients, constituent un ensemble de facteurs de risques élevés pour les employés des centres d’appels.
• Problème d’audition
Le téléopérateur utilise un téléphone avec ou sans casque, avec ou sans fil dans un bureau restreint ou dans un espace collectif, avec ou sans séparation. Des chocs acoustiques sous forme de bruits parasites désagréables (problèmes matériels de lignes téléphoniques ou électriques) peuvent survenir assez souvent dans le casque du téléopérateur.
L’exposition à des niveaux sonores élevés peut avoir des conséquences irréversibles sur l’audition : surdité, acouphènes (bourdonnements, sifflements), hypersensibilité au bruit, fatigue auditive, troubles sonores aigus (TSA)… et peut affecter l’ensemble de l’organisme (augmentation de la tension artérielle, fatigue, troubles du sommeil, stress…)
• Trouble visuel
Elle concerne en général les salariés. Les troubles visuels concernent de très nombreux salariés, et se traduisent par de la fatigue visuelle (larmoiements, vision altérée, picotements et rougeurs oculaires...), provoquant aussi des douleurs cervicales, maux de tête, des troubles de l’attention et de la concentration favorisant la survenue d’accidents du travail, occasionnés par une perception visuelle dégradée de l'environnement.
Être tout le temps devant son écran sollicite fortement la vision : le système agencé qui permet au cristallin et aux muscles des yeux qui assurent le réglage de la mise au point de l’image sur la rétine se trouvent constamment fatigué lorsque le mécanisme de fusion de ces deux membres fonctionne après des efforts visuels prolongés ce qui provoque une fatigue oculaire.
Cette fatigue des muscles oculaires se traduit par une vue de plus en plus trouble au fur et à mesure de l'effort, des picotements et rougeurs oculaires, des larmoiements, des clignements intempestifs des paupières, des maux de tête...
• Le risque vocal
Une sollicitation excessive de la voix est une cause fréquente de l’aphonie (extinction de voix). Le surmenage entraîne des lésions bénignes (nodules) des cordes vocales. Le fait de crier, hurler, chanter trop fort dans un concert, par exemple, peut avoir le même effet. Les troubles vocaux (fatigue et modification de la voix) touchent très fréquemment les téléopérateurs : les conversations permanentes et prolongées, dans un environnement bruyant, exigent à la fois une utilisation et une élévation de la voix constante, ce qui entraîne l’apparition d’aphonie temporaire (extinctions de voix) et de douleurs laryngées.
• Problème lombaire ainsi que d’autres troubles squelettiques
Les douleurs lombaires sont généralement provoquées par le fait de porter une charge, à la suite d’une activité physique, mais elle peut être causé aussi par une assise de longue durée pendant une période d’exercice ou d’activité un peu plus longue. La position statique assise prolongée du téléopérateur, l’utilisation constante du clavier, de la souris et de l’écran de l’ordinateur, le travail permanent au téléphone, génèrent des contraintes posturales au niveau du dos, du cou et du poignet.
• Les troubles psychologiques
Ces troubles peuvent avoir deux origines : le stress managérial (organisation, contrôle et rythme de travail) et le stress lié à tension émotionnelle de la relation et à la violence verbale de la clientèle. Les signes de souffrance mentale qui en résultent sont fréquents (problèmes gastro-intestinaux, irritabilité et fatigue chronique, altération du sommeil, démotivation) et doivent alerter la hiérarchie et le médecin du travail avant que des troubles anxiodépressifs sérieux et des symptômes d’épuisement ne s’installent.
• Le stress managérial
Les méthodes de management de gestion des ressources humaines dans un centre d’appels sont primordiales. Le centre d’appels a certes pour but de répondre au mieux aux besoins de la clientèle sous toutes ses formes, mais l’organisation mise en place pour cela est souvent stressante : succession et juxtaposition de tâches courtes et répétitives, cadences imposées élevées, horaires irréguliers, absence d’autonomie et contrôle constant de la productivité. Cette pression continue, cette dépersonnalisation des relations entre téléopérateurs et clients et ce sentiment de surveillance permanente sont sources d’angoisse s’ils sont excessifs.
• Le stress de la relation entre téléopérateur et prospect
Les métiers de relations avec les clients génèrent une tension émotionnelle du fait de la fréquente dissonance entre les sentiments réels du téléopérateur (agacement, impuissance, colère...) et l’apparence qu’il doit afficher vis-à-vis de son interlocuteur (amabilité forcée, compréhension factice...).
À la longue, cela peut entraîner des troubles psychologiques, d’autant que l’assistance technique, les réclamations aux services après-vente ou administratifs provoquent souvent des situations tendues ou le client peut se montrer verbalement agressif. Des manques de qualité (délais de livraison non tenu, matériel défectueux, prix non-conforme, informations aux clients peu claires, incomplètes, ambiguës, erronées ...), des promesses commerciales excessives (réparation express, service "Zéro défaut", disponible 24 h sur 24, 7 j sur 7...) multiplient les clients non satisfaits qui expriment leur colère et fournissent des raisons à certaines personnes à la santé mentale perturbée de se montrer violemment agressifs.
Par ailleurs, l’obsession de l’organisation de plaire à ses clients selon une logique « bon service = client satisfait », entraîne, dans ces métiers caractérisés par la permanence d’une interaction avec la clientèle, des conséquences émotionnelles pouvant s’avérer difficiles à supporter psychologiquement ; car, même en dehors de violence caractérisée, la nécessité de contenter continuellement un client sans avoir les moyens ni la latitude pour le faire (par exemple aucune marge de manœuvre pour négocier un dédommagement, une ristourne, un avoir, une reprise sans frais...), constitue un facteur de stress.
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